Le travail hybride fera-t-il une percée lorsque la courbe épidémiologique de la COVID-19 s’aplatira, à l’image de l’engouement pour le télétravail pendant la pandémie?
Lorsque l’heure du retour au bureau aura sonné, le tiers des travailleurs et travailleuses pourraient devoir s’y présenter deux ou trois jours par semaine, selon un sondage pancanadien mené par ADP et Maru Public Opinion du 6 au 10 août 2021. Près du quart (21 %) pourraient toutefois planifier leur horaire comme bon leur semble en se voyant accorder une liberté totale, toujours d’après cette enquête.
Si le travail hybride représente un équilibre entre le présentiel et le télétravail, il engendre aussi de nombreux a priori. Déboulonnons quelques mythes.
Je travaille où je veux et quand je veux. FAUX, MAIS PEUT-ÊTRE VRAI
Si votre employeur vous permet de partager votre temps entre le bureau et la maison, il doit décider des jours où votre présence est exigée dans ses locaux et ceux où vous pouvez travailler sur vos dossiers là où vous le souhaitez. Selon les activités de l’entreprise, il peut aussi vous laisser choisir quand vous vous rendez au bureau.
Même chose pour votre horaire de travail : il peut vous demander d’être au poste pendant les heures normales de bureau, comme indiqué dans votre contrat de travail, ou il peut décider de vous offrir une certaine flexibilité.
S’il peut encadrer ainsi votre travail, c’est qu’il détient un « droit de gestion » faisant en sorte qu’il peut mener son entreprise pour « assurer la bonne marche de ses affaires », explique la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail.
Vérifiez si l’entreprise pour laquelle vous travaillez a adopté une politique sur le travail hybride, qui précise ses modalités.
Mon employeur ne peut pas m’imposer le travail hybride. VRAI
Si vous aviez l’habitude, conformément à votre contrat de travail, de vous rendre au bureau cinq jours par semaine avant la pandémie de COVID-19 et que vous souhaitez reprendre cette routine après la crise sanitaire, votre employeur ne peut pas exiger que vous poursuiviez le télétravail.
« Bien que le contrat d’emploi prévoie pour l’employeur une latitude relative au choix du lieu de travail, l’imposition unilatérale du télétravail pourrait poser problème, notamment en ce qui a trait à l’atteinte au droit à la vie privée garanti par la Charte des droits et libertés de la personne », est-il indiqué dans le Guide d’encadrement du télétravail pour l’employeur et l’employé de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.
Il est à noter que le télétravail a été imposé de façon exceptionnelle pendant la pandémie pour des raisons sanitaires. Une entreprise pourrait décider de le maintenir en tout ou en partie si elle n’est pas en mesure d’accueillir son personnel en toute sécurité dans ses locaux.
Mon employeur doit me fournir des outils de travail pour la maison et le bureau. FAUX
À moins que vous ne gagniez le salaire minimum, votre employeur n’a aucunement l’obligation de vous fournir des outils de travail pour la maison ou même de vous rembourser la facture pour l’achat de ceux-ci, selon l’organisme Éducaloi. Votre gestionnaire a cependant intérêt à vous fournir le nécessaire pour que vous puissiez accomplir vos tâches efficacement, ajoute l’organisme.
Si je peux travailler de la maison et au bureau, je dois m’assurer de toujours répondre aux demandes de mon employeur rapidement. FAUX
Même si le droit à la déconnexion n’est pas encore reconnu au Canada, vous n’avez pas à répliquer sur-le-champ à toutes les communications de votre gestionnaire. « L’employeur ne peut pas exiger que [son personnel] soit disponible et joignable en tout temps », indique le cabinet Dunton Rainville avocats et notaires.
Par Marie-Ève Shaffer
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